Alice a 7 ans et demi.Le 2 juin 1990.
C'était une journée ensoleillée aujourd'hui, mais en fait ce n'était pas si beau. Maman et Papa ont sorti tous les meubles dehors, je n'ai pas compris. J'ai boudé avec ma poupée préférée, Barbie au ski, sur l'escalier du porche. Papa et Maman ont commencé à sortir des cartons et lorsqu'ils voulaient passer, ils me grognaient presque dessus. Je ne bougeais pas. Je ne voulais pas qu'on sorte en plus mes affaires! Puis j'ai vu un gros camion arriver, un camion blanc avec des gros bonshommes bleus sur la remorque, j'ai compris. En fait je me suis ensuite rappelée que Papa et Maman m'en avaient parlé il y avait trois mois, mais je ne voulais pas y croire. C'était pour moi, comme un de ces rêves qui ont l'air réel, et quand on se réveille juste après, on est soulagé de voir que ce ne n'était pas la réalité. Adam a l'air si content qu'on déménage, moi j'ai envie de pleurer. En ce moment on est dans la nouvelle maison et je ne l'aime pas du tout. Ma chambre est tout en haut, elle ne ressemble à rien. J'ai boudé ce matin dehors, j'ai boudé à midi devant mon assiette, j'ai boudé et crié lorsque mon lit est parti dans le camion des déménageurs. J'ai boudé lorsque Papa et Maman nous ont emmenés dans la nouvelle maison. C'est trop bizarre. Elle est tout au fond d'un couloir. Dehors il y a un tout petit jardin, enfin j'ai pas vu grand chose, c'était le soir, et il n'y avait pas beaucoup de lumière. Et puis je n'ai pas vu Estrella de la journée, je crois qu'elle me boude parce qu'on déménage. J'entends maman qui monte, je vais devoir laisser la mon récit. De toutes façons, je n'avais pas grand chose à dire d'autre que je hais la nouvelle maison, et je hais maman et papa, je hais Adam. Je les déteste tous.
Le 3 juin 1992.
La maison est géniale!!!! Il y a un parc immense derrière la maison, une belle balançoire, et ma chambre a l'air d'une chambre de princesse avec mon nouveau lit à baldaquin. J'ai déjà trouvé des cachettes et ils m'ont acheté de nouvelles Barbie, et surtout son cabriolet rose. Trop cool! J'ai entendu Adam dire ce mot, c'est trop chouette à prononcer tout le temps.
Alice a 15 ans et demi.Le 4 septembre 1998.
J'y crois pas. On a toujours été stupéfait par ma souplesse. C'est pas J. qui dira le contraire d'ailleurs. Hinhin. Je me présente aux recrutement de cheerleaders, comme j'en avais rêvé tout l'été. Puisque je m'étais
entraînée tout l'été. Ces espèces de poufs dont les pompoms semblent servir de cerveau m'ont tout simplement recalée. En y repensant, je crois que la capitaine n'a pas apprécié que je m'envoie en l'air avec Wahlen. à la veille des vacances en juin. Kristen n'est qu'une écervelée. Donc je me suis rabattue sur le club de journalisme. Je suis arrivée en retard, les cheveux en batailles après avoir failli m'en prendre à Kristen après qu'elle m'aie recalée. Il m'ont confié l'édito. La prof qui s'occupe du club n'est autre que ma prof d'anglais, qui connaît mes qualités rédactionnelles. Apparemment, elle ne fera preuve d'aucune censure. Bien, je vais pouvoir me défouler sur les cheerleaders!
Alice a 17 ans.Un jour de janvier 2000. (
Alice a oublié de noter la date.)
Je... Je n'aurais pas du boire hier soir. Ma mère va tout comprendre. Je ne me sens pas bien. Je reste cachée dans ma chambre, je fais semblant de dormir. Je me suis bien amusée hier soir. Enfin je crois. J'ai trop clopé, je n'arrive pas à aligner deux mots. J'ai flirté avec quelqu'un, mais je ne sais plus qui maintenant. Kristen était là, elle a certainement du me droguer par l'intermédiaire de mon verre, elle n'a encore pas digéré mon papier d'avant les vacances de Noël. Je me vengerai. Oh oui je me vengerai. Mais en attendant... Je crois que je vais vomir.
Je suis ce qu'on appelle une mythomane. Ce n'en est pas au stade de la maladie. Mais pour me faire du bien, j'ai besoin de m'inventer un autre monde, j'ai besoin d'omettre des éléments de ma vie à des gens qui ne m'aiment pas (Amber - je ne vise personne), où d'enjoliver certains faits de ma vie quotidienne. La dernière fois que j'ai menti? J'ai dit à Amber, ma collègue, que je sortais avec quelqu'un de la boîte mais je ne pouvais pas dire qui. J'ai l'air maligne maintenant. Cela fait un bail que je fais cela maintenant. J'ai commencé lorsque j'étais au primaire, je ne me rappelle même plus à quelle occasion. Ce qui est marrant c'est quand je raconte des trucs et que Carmella me crois. J'ai tellement bien fait de l'engager comme assistante, elle est tellement naïve, l'assistante parfaite. Je devrais aller me faire soigner. Si je me fais virer, je consulterai, c'est décidé.
Le beau parleur, par Alice Donahue.
A Capeside Creek, il y a de toutes sortes de garçons. Il y a les timides, il y a les romantiques, les casés, les indécis... Mais il y a une sorte d'espèce inconnue, Il y a ceux qu'on voit à la sortie des boîtes de nuit, à la meilleure table des restaurants, dans les plus belles voitures. Si vous étudiez de près le tableau, vous remarquerai que la personne qui l'accompagne est rarement la même. Ce genre d'homme sort souvent la nuit, dort la moitié de la journée, n'ont pas de réel travail comme le commun des mortels, et ne vivent que grâce au nom de papa et maman. Et parmi cette espèce protégée et rare, il y a un certain Troy X. Mister T donc, appelons comme cela pour conserver son anonymat, n'y va pas par quatre chemins pour briser le cœur d'une jeune fille un peu trop naïve. Il a de belles paroles, sait manier les mots et embobine les jeunes femmes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je l'ai rencontré une fois, mais j'étais peut-être un peu trop sobre pour lui... Pour une fois. C'est parfois ses amis qui le poussent, en pariant une voiture, un séjour sur une île, ou que sais-je, à draguer telle ou telle fille. Une fois le numéro dans la poche, car elles le trouvent toutes mignon, il n'a pas à ouvrir la bouche pour qu'elles leur donne un numéro, il emmène la fille au restaurant, au cinéma, en boîte de nuit. La suite, je n'ai pas à vous la détailler, si? Il s'insinue doucement sous leur couette, fais son numéro de charmeur de serpents, et s'en va, silencieusement, sans réveiller la belle. Et jamais il ne la rappellera. Mesdemoiselles, vous êtes averties.